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Kaléïdos-coop
22 janvier 2009

Mutant X

Lorsque le soleil partira, humilié, et que la pluie s’en ira, éhontée, alors je m’en irai. Comme un immigré, à la recherche d’un semblable dont la terre, si irriguée au départ s’en trouva vite irradiée. Par ces pesticides, ces OGM que José n’aime pas. Qu’il voulut chasser comme la peste, tandis que certains lâchaient du lest, prônant l’idée d’un test, d’une amélioration de nos vies… Mais que sont devenues nos vies ? Regarde-moi, puis mes parents : ils n’étaient pas grands, de leur mètre soixante, mais leur âme vieillie en faisaient des hommes si mûrs, si purs et si durs parfois, mangeurs de mûres (comprends les choses simples), parfois frêles mais sans lait frelaté. Et moi j’étais grand, si grand… Je n’avais que seize ans. Adolescent, élevé au Guigoz, adorateur, de Weetos, que je noyais avec cet UHT de labo, garanti sans microbes…mais qui favorisa ma mitose, celle qui me permit d’agir comme un mytho, lorsque je draguais les étudiantes de l’ULB, où même la mère de mon ami Tony. Car le tigre était en moi. Ces graines avaient fait de moi ce qu’elle voulait que je sois : de la mauvaise graine. Et mes petits enfants ? Je les vois déjà, déambulant avec leurs six doigts, comme effets secondaires de l’avoine. Yeux bleus, révolver comme Marc Lavoine, alors que je n’avais que les yeux noirs, comme Indochine. Alors je regretterai l’Indochine, ou La Havane des chimères, tandis qu’ils me parleront de Chimène Badi comme d’une grande artiste du vingt-et-unième siècle. Et là je me sentirai humilié, éhonté. Alors je m’en irai.
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Commentaires
A
Klass !<br /> Un coté slam appréciable.
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