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Kaléïdos-coop
5 mars 2010

Indélébile,

Comme tu le pensais, comme tu te croyais immortel, pauvre débile, comme toi, dépendant de produits, de substances, qui marquaient ta volonté perdue d'avance, d'arrêter le sablier.

Mais voici que les rides, que tu redoutais tant, sont apparues sur ton visage, ta façade de crépi, dont le crépitement te rappelle sans cesse le bruit du lierre, qui envahit subrepticement ta vieille maison.


Alors, tu te fais de la bile. Tu te découvres fragile, frêle, prêt à être soufflé, balayé par le vent, habile, qui vient comme une piqûre de rappel, pour te dire que c'est l'heure. L'heure de partir, de laisser la place aux autres...


Ce sang qui coule et qui s'affaisse sur le sol, c'est celui de tes années, qui s'écoulent et qui fuient, qui te fuient, comme une fuite sur laquelle tu n'as plus aucune intercession. Tu cèdes, tu deviens soluble dans l'air, sans goût, insensé, comme de l'eau de Seltz sans gaz. Il faut que tu dégazes, que tu dégages, car tu nuis aux autres et à toi-même.


Le flacon s'inverse et le liquide se vide. Plus de « stainless steel » sur ta montre. Que de tragédies, façon Eschyle, lorsque ton échine se courbe. Puis se brise.

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