La banane de Martinique / …dont la saveur fruitée / C’est bon, mangez-en !
La banane de Martinique. Décriée par les apparatchiks. Mais convoitée par
les types chics. Ceux qui ont du fric, ceux qui parfois se piquent. Qui
speakent un langage, incompris par toi et moi, esthétique, mais parfois
pathétique. Ils me font la nique, je leur réponds que je suis unique, dans mon
style, violent comme l’arsenic. Mais vil, comme le coyote comique, parfois
inique, qui tente de manger l’oiseau, jaune, comme la banane de Martinique…
…dont la saveur fruitée m’emporte, loin, au bout du monde, en Erythrée,
dans des terres inconnues, là où parfois poussent de longs vergers. Là où le
temps semble s’estomper, où la lune semble s’échancrer, au gré de nos amours,
si tourmentées ; Comme une sorte de caprice d’été, voire une mauvaise
nuitée. Chez ta tante Dorothée. Quelque chose de non mérité. Comme les photos
de ta grand-mère, jaunies, comme la banane de Martinique…
C’est bon, mangez-en ! Clamait le slogan, racoleur, si tentant. Dans nos
murs depuis vingt-cinq ans, les années quatre-vingt. Fallait être en forme, le
teint Célestins, pimpant. Fringant, comme Tapie, flambant, neuf, comme mes
semelles Topy. Le type au top, comme Montana, Tony. Bombe atomique slash anatomique,
comme devant Davina et Véronique. Déviant, comme avec mon verre de Gin Tonic.
Montre Cartier, allongé sur mon divan, jaune, comme celui de Chapier. Matant
Gym tonic, sentant le Sintony à plein nez…
Promesse soudaine d’un
régime à l’horizon : ne boire que de l’Indian Tonic. Avec la peur de finir
comme ta cousine Régine, admiratrice de régimes, de banane. Ridicule dans son
pull en mohair, bleu, et son caleçon amincissant, jaune. Comme la banane de
Martinique…
Ce texte, à la texture si
désaxée, vous a été présenté par : raaakim.