Je marche, du pas tranquille de celui qui n'a pas
Je marche, du pas tranquille de celui qui n'a pas de but, pas d'attente si ce n'est le mouvement en lui même.
Le vent froid me souffle les cheveux sur le visage, striant ma vision de longs traits noirs.
Il est presque minuit, la mi nuit des anciens, le début de nos nuits...
"Nos nuits sont plus belles que vos jours", je pense encore à cette jolie tournure, lue il ya longtemps, je ne sais plus où.
Je regarde ces champs de betons, je respire leurs âromes. Les flaques des dernieres pluies mirotent les milliers de lumieres qui peuplent nos ceux, mes cieux.
Des lumières si puissantes que les étoiles en sont rendues invisibles...
La puissance de l'homme.
Son ubris.
Je souris en voyant cete pute au regard baissé sur le trottoir.
Elle est mal attifée, mais a dans ses cheveux sales cette petite fleur de soie que l'on trouve au grand marché. Rouge et blanche.
Mon sourire passe pour mauvais, et pourtant....
Je me souviens.
Je me souviens de la terre aride et de l'eau salée.
Je me souviens du chant des femmes sous la tente, de la couleur des dunes, de la beauté du monde.
Je me souviens d'Abel.
Je marche dans les rues, j'arpente les avenues.... des heures durant.
Je vous ai regardé. Observé.
Je vous ai lu et j'ai cru en vous.
J'ai arpenté vos terres.
Longtemps, si longtemps...
Il y a une question que je lui ai posé mille fois:
"Pourquoi m'avoir maudit pour le meurtre de mon frère, et les laisser en paix alors qu'ils tuent leur mère?"