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Kaléïdos-coop
17 octobre 2012

Rêves au lever

Pan!

Le coup de feu du réveil a sonné le glas de la nuit. Mes yeux s'ouvrent péniblement, le soleil tapait déjà fort dans les vitres au verre dépoli. J'ai pas vraiment dormi, ca fait quelques années que je ne dors plus, faut dire. Alors rêver, n'en parlons pas.

Une vague toilette dans le lavabo crasseux de mon appartement minable, une chemise sale, un café soluble tiède.

Mickey m'attendait en bas, vu le nombre de mégots à ses pieds ça faisait déjà un bout de temps. Mais Mickey est un garçon calme, il n'a rien dit. Peut-être aussi qu'il pensait déjà trop à autre chose. Après 5 ou 6 tentatives, le moteur de sa Buick effondrée a fini par se lancer dans un vacarme étourdissant.

On est passés chez Gunsmith. Le vieux Stan m'a sorti sans dire un mot un colt de sous le comptoir. Il me le devait d'un coup précédent. Gunsmith, c'est une des plus vieilles armureries de la ville, on y trouve de tout. Gunsmith fournit la plupart des bandes en matos. Mais c'est surtout l'endroit idéal pour préparer des coups. Parceque les voisins sont aveugles. Ou vraiment cons. Peut-être même un peu les deux. Les flics, c'est pas vraiment notre chapelle...

On a traversé la rue pour aller voir le frangin de Mickey qui s'est fait gauler rapport au casse de la Naco Bank, le mois dernier. Juste une visite, la famille pour Mickey c'est sacré. Et le sacré, c'est rarement compatible avec la famille. On aurait du se douter que ça allait pas bien se passer. Mais vous savez ce que c'est, la famille, peut-être que vous en avez une aussi.

C'est Mickey qui est rentré le premier. Pas une bonne idée, ça, avec sa tronche affichée au mur du commissariat. Les voisins de Gunsmith ont beau être con, faut croire qu'ils ne sont pas aveugles en fin de compte. Le planton n'aurait pas du commencer a sortir son fingo. Ca l'a rendu ronchon le Mickey, il lui a foutu une dragée dans la bidoche, histoire de lui apprendre à dire bonjour poliment. Evidemment, tout le poulailler nous est tombé sur le râble, et ça a fait du grabuge...

...

Je suis là, comme un con, à me vider de mon sang. J'en ai plus pour très longtemps, vu la couleur noire du liquide qui s'échappe de mon corps. Je savais que je finirais comme ça, mais je pensais pas crever au commissariat.

Avant de fermer les yeux, j'ai vu par la fenêtre le vieux Stan de chez Gunsmith qui regardait la scène sans sourciller. Et je me suis rappelé le conseil qu'il m'avait donné quand j'ai commencé à bosser pour lui "si un jour tu tombes et que tu sens que ça va mal finir, garde une bastos pour te faire la belle".

J'ai gardé la dernière balle pour m'en faire un somnifère. J'allais enfin pouvoir rêver peinard.

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Commentaires
A
Klass et mauvais bourbon...
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I
pas un mot à changer, comme souvent.
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J
mérki les gens [joues roses]
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M
J'adore l'odeur de vieux polar (déniché dans une caisse de bouquiniste!) qui semble s'échapper de mon écran d'ordi quand je balaie tes lignes du regard !<br /> <br /> <br /> <br /> ;-)
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M
merci Jack Larsen pour cette histoire. exactement les mots que j'aime lire pour des polars. mortel ! (c'est le cas de le dire^^)
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Kaléïdos-coop
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