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Kaléïdos-coop
5 juillet 2010

Après-demain

Les fleurs auront fâné, les caresses se seront envolées. Les mots doux auront glissé, les sourires seront oubliés.
Quand l'immortalité se présentera comme l'ultime option, de mon visage, il ne restera que la face cachée.
Les piques lancées en riposte sur un être aimé resteront. Pèseront.
L'amertume persistera - d'autant gardent en bouche bien trop longtemps, les oublis, la négligence, la maladresse.

Tant d'instants mis bout à bout, lèvres contre lèvres pour constituer une chaîne sans cesse inter rompue. Une vie. Toujours imparfaite, invariablement inachevée. Saccades, hoquets, entailles, dos d'ânes, culs de sac, barrières, barbelés, crachats, tournedos, pirouettes, fuites, trappes, sables mouvants, racines, ronces, piqûres, morsures, venin, coups bas et blessures profondes. Et le sucre et le miel ne feront pas long feu. Caramel de mes largesses. Carbonisée, ma bonté. Grosse vague à l'âme. Raz de marée sur le bright side of the soul.

Venu le jugement dernier, trônera une photo de moi usée. Fatiguée mais douce. Vous ne la regarderez pas, vous qui me garderez dans un coin de poumon, un morceau de chaire, les yeux chargés de gouttes de souvenirs.
Mais d'autres coeurs croisés n'en conserveront que le négatif. Ange noir. Ou diable blanc. Tapage diurne, tourbillons à réactions incontinentes. Manque de constance, de contenance. Colères. Ce que je fus aussi. Par habitations intermittentes. Par lâcher prise. Par éclats d'imperfection.

Tant mieux. C'est moins lisse ainsi. Plus cru et plus vrai. Les tanins qui accrochent et astreignent nos mémoires à racler le fond de nos gorges au passage de la liqueur fatale. Ca brûle un peu. C'est plein d'aspérités, de lie et de sentiments indésirables qui nous tiennent face à une réalité relative. Regardez-moi une dernière fois comme ça. Tant pis, j'ai été aussi cette femme et je l'assume. Gardez ce que vous voulez de moi, j'ai fenêtre sur tripes, je vois au fond du double fond, ça n'est ni blanc ni noir, ni rose. C'est rouge marron gris, ça bout et ça pue la vie. Toutes mes vies.

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Commentaires
I
wof, à peine à la bourre, cette fois-ci ...
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