le silence des chats, animal lecteur
Funambule et acrobate,
J’aime à courir les ruelles,
Le silence au bout des pattes,
Croiser asphodèle…
J’ai le tort d’une robe ingrate,
Vilain noir, je n’ai choisi,
Moi félin de couleur mate,
La sorcellerie…
On me dit porter malheur,
Ce depuis la nuit des temps,
L’ignorance est mère des peurs,
Me voilà Satan.
Quand le jour fini sa vie
Moi je commence la mienne
Je n’suis plus visible la nuit
Je n’suis plus visible la nuit, j’ai brisé mes chaines.
Superstition populaire,
Préjugés inexplicables,
J’attire foudres et tonnerres,
Pauvre misérable…
Signe de mauvais présages,
Il ne faut pas me croiser,
Fut un temps du moyen âge,
J’ai même fini brulé…
Cette psychose collective,
M’assurant d’être un démon,
Est à mon gout trop hâtive,
Née de vils fripons.
Quand le jour fini sa vie
Moi je commence la mienne
Je n’suis plus visible la nuit
Je n’suis plus visible la nuit, j’ai brisé mes chaines.
Dans mes yeux d’un vert agate,
On y peut voir l’étincelle,
D’une malice éternelle,
Quand j’me carapate...
De nature indépendante,
Animal territorial,
De ma grandeur élégante,
On me veut du mal…
Ma légende noire est née,
De l’imaginaire humain,
De sermons prêchant rejet,
D’un culte païen.
Quand le jour fini sa vie
Moi je commence la mienne
Je n’suis plus visible la nuit
Je n’suis plus visible la nuit, j’ai brisé mes chaines
Ma prédation naturelle,
Me fait passer pour perfide,
On raconte que j’ensorcelle,
Que je suis apatride…
Il n’en est rien de tout ça
Triste sort de l’animal,
Je ne suis qu’un simple chat
Quoi de plus normal…
De dédain et de mystères,
Je suis dans cet amalgame,
Et cette complainte animalière
Ne sauvera pas mon âme…
Quand le jour fini sa vie
Moi je commence la mienne
Je n’suis plus visible la nuit
Je n’suis plus visible la nuit, j’ai brisé mes chaines