les mots
Les mots ont de cette lâcheté, de dire et d’exprimer
Chaque chose que je fais, mais de ne pas les vivre
Qu’ils sortent de ma bouche, ou qu’ils soient bien rangés
Dans mes vieux dictionnaires, ou au fond de mes livres.
D’amour un beau matin, de haine le soir tombé
Ils réchauffent mon cœur, mais glace mon âme ici
Ils bâtissent une histoire, comme ils détruisent ma vie
Me redonnent l’espoir, quand mon rêve est brisé.
Mais savent-ils quand ils font mal, ou quand ils servent à rien ?
Pourquoi ils me font rire ou pleurer de chagrin
Je maudits par mes silences les effets de leur style
Qu’ils distillent dans leurs substances, que disent-ils ?
Ils sont barrière pour l’étranger, passeport pour l’usager
De blanc nature en bariolé, de la terre aux belles îles
Les mots voyagent sur mes stylos, aux encres indélébiles
De belles Caraïbes en syllabes, de commentaires en résumés.
C’est avec eux que mon cœur bat, pour te parler
Il choisit pour s’habiller, de tous les plus chantant
Mais s’aperçoit souvent hélas, des faux semblants
Une fois les mots lâchés, ils restent dans les pensées
Mais savent-ils quand ils font mal, ou quand ils servent à rien ?
Pourquoi ils me font vivre ou mourir de chagrin ?
Je maudits par mes silences les effets de leur style
Qu’ils distillent dans leurs substances, qui sont-ils ?
Je voudrais pouvoir les dompter, et faire mienne leurs essences
Les apprivoiser sur mes doigts, afin de m’évader
Faire de leurs lettres mes univers, construire mes libertés
Les dépouiller sans les brusquer, pour les mettre à mon sens.
J’aime converser de tout mes gestes, parler avec mes yeux,
Les mots me font peur à vrai dire, dénaturent mes idées
Ils cristallisent mes angoisses, mais m’apportent si peu
Que j’incinère mes écritures une fois qu'elles sont achevées
Et devant subsister aucun mots de mes maux
Je m’attache la plupart du temps à dire à demi mot.