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Kaléïdos-coop
13 novembre 2008

Arrêt sur image

J'ai fermé les yeux, serré les poings et rêvé très fort.
Je voulais me réveiller dans ce costume androgyne et imperméable qui me mette à l'abri du temps. Celui qui passe, inexorablement. Je voulais rembobiner et rattrapper les erreurs. Certaines coûtent cher. C'est ce qui m'a frappée quand il m'a quitée. En premier lieu, je dois bien l'avouer. Le temps perdu. Les années grillées, envolées, jetées par les fenêtres. Alors non, bien sûr. Ces années, nous les avons vécues, ensemble. Nous les avons savourées. Tellement que je ne l'ai pas vu venir. Ou plutôt partir.

Assise dans cette pelouse, j'ai souhaité plus que tout. Que les feuilles se figent, que l'automne s'arrête. Pour moi, seulement pour moi. Il serait temps d'être égoïste. A partir d'hier, je ne veux plus voir. Ni de lever, ni de coucher de soleil. Je ne veux plus sentir ni orage d'été ni rosée de printemps. Laissez-moi là, au bord de l'autoroute et revenez accompagnés. Du bon. La brute et le truand, c'est déjà fait. Le dernier m'a brutalisé la maternité, il m'a truandé les projets de vie.
Laissez-moi là, au bord de la banqueroute. Avec dans la poche, quoi ? 20 ? 30 ovules ?

Je ne sens plus le ciel me tomber sur la tête. J'attends sans respirer pour ne pas l'accélérer. Ce maudit temps, qui passe. Inexorablement.

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