En paix,
Je vous regarde passer, vos yeux ronds et noir braqués sur
moi.
Sur mes fenêtres où vous espérez toujours m’apercevoir.
Vos vies minables défilent ainsi devant moi, processions pèlerines
populeuses.
Je crache sur vos joies imbéciles de promeneurs du dimanche,
sur vos ballades en famille, pull sur les épaules et belle maman en goguette.
Vos poussettes et vos horribles marmots me font rire, car je sais au fond de vos cœurs gluants vos désirs de vous échapper à votre propre mascarade.
Oui je vous regarde derrière les rideaux, quand mes yeux
sont un peu fatigués de la pénombre dans laquelle je vis. Dans laquelle je lis
ce monde dont vous ne comprenez rien, dont surtout vous ne voulez rien
comprendre.
Vous avez fait le choix d’être aveugles, vous avez fait le
choix d’être heureux, de ce bonheur fade de ceux qui n’ont jamais rien risqué,
rien perdu.
J’exècre vos rires brûlants, vos grands gestes pour montrer
à mamie la beauté de mes tours, de mon entrée. Vous vous agitez comme des
cafards sur la dépouille de mon bonheur…
J’ai monté hautes ces grilles, et laisser cette boite aux
lettre justes assez loin pour que vous ne puissiez y glisser vos mots vers moi.
Je laisse le soin au vent de balayer vos tentatives, vos
lettres s’égarent comme vos esprits l’ont fait.
Je n’ai nulle réponse malgré mon savoir, nulle vérité pour
vous.
Laissez moi.
Foutez le camp !
Vous m’avez tant de fois blessé, meurtri.
Maintenant, je ne veux plus de vous.
Plus jamais.
B.O. : ICI ( oui je suis une tache...)