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Kaléïdos-coop
29 octobre 2007

Vent de novembre

Petits soldats de plombs. Je défile sur la bobine devant mon père, un chapeau à plumes sur la tête. J'ai enfilé les chaussures trop grandes et bien trop hautes pour moi de ma mère. Sur la pointe des pieds, je me faufile dans sa chambre, saisis son rouge à lèvres, et m'en vais barbouiller le papier peint de mon sens artistique le plus éloquent. Ils entrent dans la pièce. Pas besoin de mots, je sais que ce que je viens de faire est mal, je me mets à pleurer pour leur montrer que je le sais et que je regrette. Une autre fois, je m'assois sur le ballon, à peine gonflé, qui explose. J'attéris les quatre fers en l'air. Un autre jour, je suis assise sur mon petit vélo, j'ai le coeur qui bat. Je le regarde, il me dit de ne pas avoir peur, de me lancer. C'est en suivant son regard, oubliant mon émotion, que mes jambes se mirent seules en route et me portèrent jusqu'à lui. En hiver, mon frère et moi sommes assis sur la luge qu'il nous a bricolé, et descendons à toute bringue la petite piste de fortune qui s'est dessinée sous la neige, derrière, dans le jardin de ma grand mère.

J'ouvre grands les yeux, inspire profondément, et je redeviens celle que j'ai été. Se souvenir des endroits, des émotions, positives, comme négatives, des souvenirs qui m'ont marqué. Il y en a des bons, comme des mauvais. Tous nous construisent. Mais je ne compte pas retourner à cette époque, comme certains le souhaitent tellement, parce qu'ils l'idéalisent avec le temps, se disent qu'en comparaison avec aujourd'hui, c'était la belle époque, celle de l'insouciance. Et bien, non, nous n'étions pas complétement insouciants, il y a des choses mauvaises comme bonnes à toute étape de la vie. C'est ce dont je me rappelle, sans dire pour autant que mon enfance ne fut pas aussi belle que possible.

Je suis simplement réaliste, je veux me souvenir de tout. Mais le plus drôle, c'est que je suis née en novembre, et que mes souvenirs les plus intenses sont ceux imprégnés du vent froid qui éveille de ce mois.

Comme tu m'as appris à rouler sur un vélo, tu m'apprends aujourd'hui à conduire, Dad.

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