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Kaléïdos-coop
8 septembre 2007

entre-deux

J’ai froid. J’ai mal à la tête. Qu’est ce que je fous là bordel. Cage de verre toute teintée de bleu. Je vois le monde enfermée dans un trois mètres carrés. Je suis là, ailleurs et nulle part. Plantée dans ma vie comme un mannequin de vitrine, en plastoc. Les autres voient mon apparence. Ils ne voient rien d’autre. Je suis arrivée au bout d’un morceau de mon existence que je ne souhaitais pas vivre. Je n’ai aucune idée du déclencheur, mais à cet instant précis, je prends conscience de tout ça. Je me suis laissée porter par les autres. Fais-ci. Comme ça. Travaille. Va au cinéma. Stop. Stop ? Il est 6h53, et le jour se lève. Les couleurs sont froides, ça dégueule de bleu. Tiens, je déteste le bleu. La couleur préférée des Français. Je suppose que je le déteste uniquement pour ça. J’ai la migraine. Comme si l’on me lançait toutes les sept minutes des coups de pieds en pleine tronche. Ils redoublent par moments. Bim. Bam. Direct dans la cervelle. J’attends quoi comme ça. Rien. Mécaniquement je me prépare à poursuivre tout ceci. Mannequin automate à ressort totalement conscient. J’accepte ma condition à laquelle je suis formatée depuis ma naissance. La loi du marché. Travail. Domination. Fric. Apparence. Marche. Marche droit. En rythme. Défilé miliaire quotidien. Sergent caporal capitaine. Tout ça pour quoi déjà. Je souris, je sais. Je me dirige vers le métro, en rêvant d’un autre chose. Je ne peux fracasser ces murs de verre avec mes poings. Je reste dans les rangs. Comme tout le monde. Pleinement consciente de ce que je subis, je rationalise pour pouvoir poursuivre. Et j’oublie que tout ceci ne me convient pas. Jusqu’à la prochaine fois.

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Commentaires
A
Terrible.
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